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l’effet des intrigues de ses membres restés en France, et de celles du club Massiac, pour porter l’assemblée nationale à revenir sur le compte des Léopardins. Dans le Nord, où dominait l’assemblée provinciale, on ne voulait pas non plus d’une nouvelle assemblée qui eût effacé celle-ci.

Il arriva alors que les intrigues prévues portèrent Barnave à déterminer l’assemblée nationale à rendre un nouveau décret, le 7 juillet 1791, qui déclara n’y avoir lieu à suivre contre les membres de l’assemblée de Saint-Marc, et qui permit à ceux-ci de retourner à Saint Domingue ; car, jusque-là, ils étaient retenus en France. Toutefois, Barnave les obligea à rétracter préalablement leur acte du 28 mai 1790.

Mais avant ce décret du 7 juillet, celui du 15 mai étant arrivé au Cap le 30 juin, les colons sentirent la nécessité de former cette nouvelle assemblée coloniale, pour pouvoir y résister et régler ce qui avait rapport aux hommes de couleur et aux esclaves. Un autre motif les y excitait : c’était l’attitude que prirent alors les hommes de couleur dans l’Ouest, aussitôt l’arrivée de la nouvelle du décret du 15 mai.

Dans le courant de juillet 1791, les colons procédèrent à l’élection des membres de la nouvelle assemblée, bien résolus à ne pas admettre ceux des hommes de couleur qui, au terme du décret du 15 mai, étaient habiles à en faire partie, 1o  parce qu’ils étaient nés de pères et de mères libres ; 2o  parce que ce décret voulait qu’ils fissent partie des assemblées futures. Ils furent repoussés, sous le prétexte que ce décret, n’ayant pas été envoyé officiellement, l’assemblée coloniale devait se former uniquement d’après les principes consignés dans les décrets des 8 mars