gnés de souscrire à un arrangement avec les hommes de couleur qui, même après leur victoire, s’étaient montrés si modérés. En conséquence, ils s’empressèrent d’envoyer auprès d’eux le planteur Caradeux de la Caye, porter des paroles de paix et de conciliation. Les chefs de l’armée acceptèrent ces ouvertures, et la firent rentrer à la Croix-des-Bouquets, à l’effet de stipuler une convention. Des commissaires furent nommés de part et d’autre, dans ce but : du côté des blancs, H. de Jumécourt, d’Espinosse, de Lépine, Drouillard, Manneville, Rigogne, Proquau, Turbé et de Lamarre ; — du côté des hommes de couleur, Bauvais, Rigaud, Daguin, Barthélémy Médor, Joseph Labastille, Desmarres aîné, Pierre Coustard et Pierre Pellerin.
Un concordat fut signé par ces commissaires, le 7 septembre 1791, par lequel les blancs s’obligeaient à ne pas s’opposer à l’exécution des décrets de l’assemblée nationale, en tout ce qui était favorable aux hommes de couleur. Un article spécial obligeait la paroisse à réparer l’honneur et la fortune des familles du Fond-Parisien, dont les propriétés avaient souffert en avril 1790, dont les membres avaient été condamnés par contumace, par un arrêt du conseil supérieur du Port-au-Prince.
C’était déjà un résultat heureux, obtenu par la modération et par la puissance des hommes de couleur. Ce fut le fruit de la victoire de Pernier.
Les blancs de la Croix-des-Bouquets, quoique divisés d’opinions avec ceux du Port-au-Prince, députèrent vers eux des commissaires chargés de leur faire sentir la nécessité de prendre un pareil arrangement avec l’armée des hommes de couleur, qui avait dans ses rangs