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Aussi les hommes de couleur, les anciens libres dans l’Ouest et dans le Sud, restèrent-ils liés avec les noirs esclaves devenus libres à leur tour ; ils devinrent influens sur leurs destinées communes. C’est à partir de l’acte aussi juste que politique de Bauvais, au rassemblement de Diègue, que commence le travail de l’unité haïtienne, consommée en 1802 par l’union de Dessalines et de Pétion. Ces principes dirigèrent constamment les chefs principaux des anciens libres, et leur donnèrent l’influence politique sur les affaires du pays, malgré les perverses combinaisons des colons et de la métropole elle-même.


Après avoir acclamé Bauvais et Lambert, on compléta l’organisation militaire de l’armée en nommant André Rigaud colonel ; Daguin, major général ; Pierre Coustard et Marc Borno, commandans ; Doyon aîné, Obran, Sannon Doyon, Pétion, Lafontant, Faubert, Larose, Moriet, Tessier, Lozier Cambe, Gillard, Labastille et Fouguy, capitaines ; Baptiste Boyer, porte-étendard.

Là se trouvaient dans les rangs d’autres hommes et des jeunes gens qui, par la suite, se recommandèrent par des services rendus à leur pays dans différentes branches : tels furent Zami Lafontant, Pierre Michel, Dupuche, Labbée, Caneaux, J.-B. Bayard, A. Nau, A. Ardouin, B. Médor, etc.

Là étaient également Lys et Borgella, devenus des notabilités militaires et politiques. L’un des plus jeunes, J.-P. Boyer, alors âgé de quinze ans, devint le plus remarquable parmi ces derniers, par une longue carrière politique où il a accompli des choses qu’il eût été impossible de concevoir à cette époque.