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homme de la trempe de Bauvais, lorsqu’ils avaient Pinchinat pour président de leur conseil politique : c’étaient des conditions de succès.

Dans cette réunion chez Louise Rateau, on choisit aussi un lieu pour s’assembler en armes : l’habitation Diègue, située à la Charbonnière, canton voisin du Port-au-Prince, fut désignée à cet effet. Dans le même temps, les membres de la réunion décidèrent d’envoyer avertir Bauvais du choix qu’ils avaient fait de lui, pour qu’il se rendît à Diègue le 26 août, jour fixé pour le rassemblement. Ceux qui eurent l’honneur de remplir cette mission furent Pétion, Caneaux et Ferdinand Deslandes, trois jeunes hommes animés d’une noble ardeur pour cette sainte cause.

La prise d’armes du 26 août devait être générale dans les diverses paroisses de l’Ouest et du Sud, où les hommes de couleur pourraient l’effectuer ; cet ensemble devait garantir le succès. En conséquence, Jourdain, Gérin, Baptiste Marmé et Eliacin Dubosc, tous quatre réfugiés du quartier de Nippes par les persécutions des blancs, quittèrent immédiatement le Port-au-Prince, dans la nuit du 21, pour se rendre au Petit-Trou et mettre leur quartier en armes au jour convenu. D’autres émissaires furent expédiés en même temps dans toutes les paroisses de l’Ouest voisines de la capitale, et dans d’autres localités du Sud. Déjà, des réunions préparatoires avaient eu lieu aux Trois-Rigoles et aux Palmistes-Clairs, dans le centre et aux confins de la grande plaine du Cul-de-Sac : Borgella s’était trouvé aux Palmistes-Clairs.

Il faut noter comme une circonstance qui favorisait beaucoup l’armement des hommes de couleur dans l’Ouest, la désorganisation des forces militaires du Port-