tion à celui qu’il a procréé. Dans l’ordre de la nature comme dans l’ordre social, le père est le premier instituteur de son fils ; il lui doit l’exemple des bonnes mœurs, de la justice, de tous les bons sentimens que Dieu a placés dans le cœur de l’homme. On peut même dire que la piété filiale ne saurait jamais égaler la sollicitude incessante de la tendresse paternelle, et c’est la nature qui le veut ainsi ; car, sans ce dernier sentiment, comment concevoir la propagation, la conservation de l’espèce ? Est-il permis à l’homme de s’affranchir de ce que l’on admire dans toutes les espèces d’animaux ? À leur tour, ses enfans rempliront le même devoir envers les familles qu’ils se créeront. Ce devoir, ce sentiment est tellement inhérent à la nature humaine, que, dans les saints commandemens de Dieu, on ne voit pas un précepte dicté aux pères pour leurs enfans, mais bien aux enfans pour leurs parens : du code sacré, ce précepte a passé au code civil.
Lors donc qu’un père méconnaît ses obligations au point de mépriser son fils, de lui refuser son nom, de lui interdire à jamais de le porter ; lorsqu’il le condamne à être éternellement dans la dégradation civile et politique ; lorsqu’il ajoute à ces injustices un profond mépris pour sa mère, bien autrement chère et respectable aux yeux de l’enfant qu’elle a porté dans son sein, qu’elle a nourri de son lait, qu’elle a constamment entouré de soins dévoués, cet enfant n’est-il pas autorisé, par l’exemple odieux de son père, à se croire dégagé de tout devoir de respect, de soumission et de reconnaissance envers celui qui a mésusé de sa position sociale et politique, pour enfreindre les lois les plus sacrées de la nature, et qui couvre ensuite sa mère, lui-même