INTRODUCTION.
Il y a quelques années que vivait encore un de ces hommes courageux qui profitèrent de la grande révolution de 1789, pour faire entendre leur voix à Saint-Domingue. Ils réclamèrent leurs droits méconnus ; et leurs travaux politiques et guerriers ont fait de cette ancienne colonie de la France, une patrie pour les descendans de la race africaine.
Vieux débris de cette fière génération, le général Borgella parcourut une carrière où il avait acquis la réputation d’un honnête homme, d’un militaire valeureux, brave et intrépide, d’un patriote zélé pour le bien de son pays. Cependant, arrivé à un âge avancé, il est descendu dans la tombe, après avoir éprouvé toute l’amertume d’une injuste accusation d’incivisme portée contre lui, par une autre génération qui aspirait à ouvrir une nouvelle ère pour Haïti.
J’ai assisté à son trépas ; je l’ai vu mourir calme, et résigné à tout ce qui lui était personnel, mais soucieux du présent et de l’avenir de sa patrie. J’ai recueilli ses