vers eux. La suite des événemens prouvera que sans eux Saint-Domingue eût échappé entièrement à sa métropole.
La puissance d’opinion qu’exerçait l’assemblée de Saint-Marc, n’étant pas assez forte pour triompher de l’organisation du gouvernement colonial, qui se fît encore aider de la classe des petits blancs, elle fut vaincue. À l’approche des troupes sorties du Cap sous les ordres de M. de Vincent, et de celles du Port-au-Prince, sous les ordres de M. de Mauduit, quatre-vingt-cinq de ses principaux membres prirent la résolution de se rendre en France, sur le vaisseau le Léopard, dont ils subornèrent l’équipage. Mais, en apprenant sa dissolution par le gouverneur de Peinier, elle avait fait un appel à tous les habitans blancs. Ceux du Sud et de quelques paroisses de l’Ouest se confédérèrent et se réunirent à Léogane, ainsi que nous l’avons dit dans l’introduction de cet ouvrage.
Avant de se mettre en campagne, les blancs des Cayes tranchèrent la tête à M. de Codère, major pour le roi dans cette ville. Ils promenèrent cette tête comme un triomphe sur le parti du gouvernement colonial.
Les Leopardins étaient déjà rendus en France, et l’assemblée nationale rendait un décret, le 12 octobre, au moment où Ogé allait débarquer au Cap.
Ce décret, tout en cassant l’assemblée de Saint-Marc, dont il annula les actes ; tout en ordonnant la formation d’une nouvelle assemblée coloniale, ne maintenait pas moins à celle-ci les pouvoirs qu’attribuait à l’ancienne le 5e article du décret du 8 mars. Le roi y était prié de donner ses ordres pour l’exécution de celui-ci et des instructions du 28 mars, et MM. de Peinier, de Mauduit et de Vincent, et l’assemblée provinciale du Nord furent loués pour leur conduite.