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par elle au grade de colonel général[1]. Il s’était muni d’avance de deux épaulettes d’or, qu’il porta sur une veste d’uniforme de la garde nationale de Paris, dans laquelle il s’était incorporé pendant son séjour en cette ville. Il était en outre décoré d’une croix de l’ordre de mérite du Lion de Limbourg, qu’il s’était procurée en France.

J.-B. Chavanne, son lieutenant dans cette mémorable entreprise, avait le rang et le titre de major général : un des frères d’Ogé était adjudant major, d’autres étaient reconnus capitaines, lieutenans, etc., etc.


Du moment qu’il revenait à Saint-Domingue avec l’intention d’armer les hommes de couleur, s’il y était obligé, pour opposer la force à la force et contraindre les blancs à l’exécution du décret du 28 mars, Ogé avait dû se préparer au rôle de chef militaire : de là sa prévoyance à se munir d’épaulettes d’or, comme signe du commandement.

Il est vraisemblable que, sachant l’importance des insignes de la noblesse à Saint-Domingue, il aura jugé également convenable de se procurer la croix de l’ordre du Lion de Limbourg qui, aux yeux de beaucoup d’hommes de sa classe, pouvait être considérée comme l’équivalent de la croix de Saint-Louis, si commune dans la colonie. Cette décoration n’était pas indispensable ; elle ne pouvait même être d’aucune utilité. Nous disons de plus que nous pensons qu’elle était une pauvre conception de la part de Vincent Ogé, qui venait réclamer

  1. Le 7 novembre 1789, il avait écrit de Paris à l’une de ses sœurs qui était à Bordeaux, qu’il était colonel. Interrogé à ce sujet, il déclara que c’était pour flatter la vanité de ses sœurs et de sa mère. Le brevet qui lui accordait la croix du prince de Limbourg lui donnait cette qualité.