nouveau serment de soumission, de respect aux blancs, et de verser pour eux jusqu’à la dernière goutte de son sang[1].
À la Petite-Rivière de l’Artibonite, non loin de Plassac, un détachement de vingt-cinq blancs poursuivait un mulâtre : ne le trouvant pas, ils assassinent ses deux enfans en bas âge. Chez un autre, ils massacrent sans pitié et le père et les enfans.
Dans le même quartier, un frère de Vincent Ogé réfugié chez une de ses parentes, parce qu’il a été proscrit et que sa tête a été mise à prix dans sa paroisse, est lâchement assassiné par un blanc à qui cette femme avait donné l’hospitalité. C’est dans cet asile même où il est traité avec bonté et générosité par la veuve Bigeon et par sa victime, que cet ingrat commet ce crime horrible ! Il a la cruauté encore de trancher la tête du cadavre, et se fait un mérite de la porter à ceux qui avaient promis une récompense pour de tels actes[2] !
Dans un autre lieu, un nègre libre qui prenait soin d’une vieille négresse, sa mère adoptive, revenant de la pêche qui l’aidait à remplir ce pieux devoir, est assassiné par des blancs qui le rencontrent fortuitement. Interrogé avant de mourir, il honora sa fin si triste par ces seules paroles, expression de ses pénibles sentimens : « Si je ne laissais pas dans la misère cette pauvre vieille que je faisais vivre par ma pêche, je mourrais sans regret. »
Dans la ville du Cap, à propos d’une injuste attaque contre un autre nègre libre, enrôlé, comme tous les au-