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car le sous-préfet n’a d’autre distraction que de fréquents voyages à Genève, facilités par une carte de circulation, stationne le train du tramway à vapeur reliant l’humble ville à Carouge et à Genève. Par cette voie je suis allé dans la grande cité suisse rejoindre le tramway d’Annemasse.

La rentrée en France a lieu aux abords mêmes de cette dernière ville, en quittant le village genevois de Chêne. La limite est formée par un petit ruisseau au delà duquel, sur un chemin de médiocre largeur, s’alignent les maisons de Mollesullaz. Ce faubourg d’Annemasse a, d’un côté, la gendarmerie et la douane suisses. De l’autre sont des gendarmes français à la disposition d’un commissaire spécial de la frontière dont le rôle est assez important, son cabinet étant un centre de renseignements politiques.


Mollesullaz, aujourd’hui, nous laisse une impression désagréable. Un orage vient d’éclater ; les maisons basses et misérables sont plus misérables encore sous la pluie. Les nues accourent, cachent au loin les sommets ; près de nous elles voilent le Salève. Nous voulions faire l’ascension de la montagne pour découvrir le paysage entier du Genevois. La course est inutile autant qu’impraticable, j’emporterai du Salève l’impression res-