Page:Ardouin-Dumazet, Voyage en France 10,1897.djvu/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

derniers ; la voie ferrée pénètre dans un grand tunnel et, soudain, débouche, à plus de 750 mètres d’altitude, au-dessus de la vallée de l’Arve, en vue d’un panorama grandiose que l’on peut contempler longtemps sous tous ses aspects. Le chemin de fer, pour descendre dans la plaine, décrit une des courbes les plus hardies du réseau et rapidement, dominant un instant de plus de 200 mètres la jolie mais bien petite cité de Bonneville, arrive en vue d’une des plus pittoresques villes de Savoie, La Roche-sur-Foron, étageant ses toits bruns et les galeries à demi italiennes de ses maisons peintes autour des débris d’un donjon. Le cadre est superbe, des monts neigeux, d’autres revêtus de bois jusqu’à la cime, les névés du Buet, la lointaine perspective des vallées, les Alpes blanches, le Jura bleu font de La Roche un site inoubliable. La Roche est célèbre dans le monde des électriciens, c’est la première ville de France qui ait été éclairée à la lumière électrique.

Après La Roche on continue à descendre, mais par des pentes moins roides. Franchissant de nombreux forons, c’est-à-dire des torrents, le chemin de fer traverse une campagne très verte ; la culture y est presque du jardinage ; les prairies naturelles et artificielles, semées en bien des