Page:Ardouin-Dumazet, Voyage en France 10,1897.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bouché à l’agriculture française dans les pays voisins, on a donc reporté à la limite d’attraction des villes suisses du Léman la ligne des douanes. C’est pourquoi le voyageur venant de Suisse ne rencontre aucun douanier à la frontière, mais il se trouve obligé d’acquitter des droits lorsqu’il arrive dans l’intérieur de la France[1]. À côté des avantages immédiats de cette situation, il y a des inconvénients graves : le Chablais et le Faucigny, malgré les abondantes chutes d’eau offertes à l’industrie, ne peuvent mettre la force motrice à la disposition des manufacturiers, ceux-ci trouvant une barrière fiscale à l’entrée des produits sur le grand marché français.

Il y a donc des douaniers à Groisy ; il en est d’autres à Évires, station que l’on traverse en débouchant d’un grand viaduc dont les plans sont dus à M. Carnot. Les douaniers d’Évires sont les

  1. Voici, d’après une loi raconte, la délimitation de la zone franche :
    « Le territoire assujetti au régime des douanes a pour limites, à partir du fort de l’Écluse :
    « Le cours du Rhône, jusqu’à un confluent avec la rivière des Usses ; la rive droite de cette rivière jusqu’au point situé entre Cruselles et Groisy où elle cesse de former la limite des arrondissements de Saint-Julien et d’Annecy ; la limite de l’arrondissement d’Annecy et des arrondissements de Saint-Julien et de Bonneville jusqu’au point où elle rencontre la limite des départements de la Savoie et de la Haute-Savoie ; la limite du ces départements jusqu’au point où elle rencontre la frontière italienne ; à partir de ce point, la frontière italienne. »