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vue merveilleuse sur le Parmelan, la Tourette et, par une ouverture soudaine, la large vallée de Thônes, bordée par de hautes montagnes boisées.

Le chemin de fer s’élève sans cesse sur les flancs de la belle vallée de la Fillière ; le torrent paraît bientôt à une grande profondeur au-dessous de nous. Vallée peu profonde, mais large et très verte, bordée de collines d’un relief modéré ; sans les montagnes de Thônes, vaporeuses à l’horizon, on pourrait se croire en Limousin. Peu à peu le paysage s’agrandit. Une autre vallée aux pentes douces s’entr’ouvre très large et, au loin, se rétrécit entre le Parmelan majestueux et la montagne des Frêles. C’est la vallée de Thorens, elle n’a pas d’autre centre d’habitation que la petite ville de ce nom.

La gare de Groisy la dessert. Sur le quai sont des douaniers. Nous sommes loin de la frontière, cependant, mais ici commence la zone franche du Chablais et du Faucigny. Ces deux petites provinces savoisiennes sont complètement dans la zone d’attraction de la Suisse française.

Le grand centre de Genève dépend en partie de la Haute-Savoie et du pays de Gex (Ain) pour son alimentation. Une barrière douanière serait pour la puissante agglomération genevoise une cause de famine ; de même elle fermerait tout dé-