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le flot tranquille et bleu en vue des hautes montagnes aux lignes heureuses[1] !

Nous pouvons flâner un instant dans les rues d’Annecy, revoir les vieux quartiers parcours par les Thious avant d’aller à la gare prendre le train de Genève, et ne disons pas adieu sans regret à l’aimable ville et à ses beaux horizons.


Le chemin de fer reliant Annecy à Genève est la dernière œuvre d’ingénieur de l’illustre et regretté Sadi Carnot. Le futur Président fut longtemps, en effet, à la tête des travaux publics dans la Haute-Savoie ; on lui doit le remarquable tracé de cette voie ferrée. Une statue, œuvre du sculpteur Guimberteau, va lui être élevée au bord du lac.

Le pays parcouru est riant, aux abords mêmes de la ville il mérite une visite : le Fier que l’on traverse un instant n’est pas moins curieux que dans les gorges d’aval ; ici, encore, il a fouillé et sculpté son lit de grès. Mais la locomotive laisse à peine le temps de deviner ces étranges travaux de l’aveugle torrent, elle conduit rapidement le train devant Pringy, village qui, d’après une enseigne, possède une école d’horlogerie. On s’élève peu à peu, en de grands contours présentant une

  1. Un chapitre de la 8e série du Voyage en France est consacré à la ville et au lac d’Annecy.