Page:Ardouin-Dumazet, Voyage en France 10,1897.djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans ce pays de forêts, de vastes pâturages et de riches prairies naturelles, la fabrication des produits dérivés du bétail joue un grand rôle. Les bœufs et les vaches y sont nombreux ; le nom du pays viendrait, dit-on, du latin bovilia.

Cependant le grand développement de l’élevage des bovidés date de nos jours ; les moutons, jadis nombreux, ont disparu pour faire place aux vaches, dont les produits en lait sont plus rémunérateurs. La chèvre, dit M. Briot dans un livre que j’aurai souvent à consulter[1], n’est conservée qu’en vue d’utiliser l’herbe des sommités alpestres, elle seule peut les fréquenter. Pour élever un plus grand nombre de vaches laitières, on a complètement transformé les pâturages. Avant 1860, les communaux étaient sans entretien, produisaient une herbe rare et inférieure ; ils ont été vendus ou loués pour 18 ans, défoncés, amendés, semés en sainfoin, trèfle et fenasse. La lande s’est transformée en superbes prairies.

De tout temps, le beurre et les fromages des Bauges ont été célèbres ; fromages de chèvres ou chevrotins, fromages de vaches ou vacherins, sont fort recherchés dans la région. Un très grand nombre de marchands de fromages centralisent

  1. Études sur l’Économie alpestre. Berger-Levrault et Cie. — Prix : 25 fr.