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Dès la sortie de Saint-Pierre, on monte, pour gagner les Bauges, par une route aux grands lacets coupés par un raccourci. On s’élève entre les noyers et les vignes dans un riant paysage semé de chalets couverts en tuiles ou en chaume. Sous les auvents de bois bruni sèchent les grappes de maïs.

À mesure que l’on s’élève, les hautes et fières parois de la Dent-d’Arclusaz semblent grandir, mais le regard n’est point retenu par cette montagne, trop d’autres cimes, trop d’escarpements, trop de sommets neigeux, trop de glaciers captivent l’attention. Les monts de la Maurienne se dressent, sombres de forêts ou blancs de glaces et de névés, jusqu’au Gleyzin majestueux et à l’admirable chaîne de Belledonne. Au couchant, apparaissent les immenses falaises de la Grande-Chartreuse ; au fond, verte, opulente, sillonnée par le ruban d’un gris mat de l’Isère, est la vallée du Graisivaudan[1]. Au delà sont d’autres monts, d’autres glaces, des cimes sur lesquelles on a peine à mettre un nom.

En voyant sans cesse s’agrandir le paysage, on atteint bientôt, entre les taillis, le col du Frêne,

  1. Pour la région de Belledonne, le Graisivaudan et la Grande-Chartreuse, voir la 9e série du Voyage en France.