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sous lequel le chemin de fer passe en tunnel pour pénétrer dans une gorge étroite, entre des rochers à pic ; le plus haut, semblable à un nid d’aigle, porte le fort du Télégraphe qui barre à la fois la Maurienne et la route de Valloire. Au pied de cette montagne fortifiée, dans une cluse d’une effrayante profondeur, simple fissure, arrive la Valloire descendue du Galibier.

Les chutes puissantes de la Valloire et d’autres torrents ont été captées, elles vont faire mouvoir les turbines d’importantes usines, notamment une grande fabrique d’aluminium. Ces établissements industriels étonnent dans cet âpre couloir couronné de fortifications. Mais ce n’est qu’un début : depuis que l’on peut conduire les eaux par des tuyaux et transformer leur force en électricité, tous les torrents des Alpes pourront devenir une source de richesse. En Maurienne, on a déjà beaucoup fait ; ainsi, dans une commune de la Chambre, dont j’ai oublié de parler tout à l’heure, une usine dispose de 80 chevaux de force pour fabriquer des pâtes alimentaires dont elle produit 4 millions de kilogrammes par an, et cependant il faut tirer les blés du dehors, la Maurienne n’en produisant presque pas.

Saint-Michel-de-Maurienne, où je quitte le chemin de fer, fabrique également des pâtes ali-