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commencent les importantes exploitations ardoisières de la Maurienne.

La moisson est presque achevée, les blés sont mis en meules entourées au sommet d’une couronne de branchage tressé, sur laquelle on a placé des pierres pour maintenir le frêle édifice. Parmi les céréales encore debout, des haricots à fleurs rouges ou blanches, grimpant à de hautes perches, mettent un peu de gaîté. Le charme intime des coins verts et frais est dû à la nature des constructions, couvertes de grands toits brunis prolongeant des auvents sous lesquels des balcons s’abritent.

Les vignes sont encore nombreuses, malgré l’altitude ; chaque village en a quelques champs. Des flèches d’église, des ruines de châteaux marquent la jonction du Glandon et de l’Arc. À en juger par les débris féodaux, cette région de la Chambre dut avoir jadis une grande importance militaire. D’ailleurs le couloir dans lequel pénètrent maintenant la route et le chemin de fer, disputant au torrent le fond de la vallée, montre sur plusieurs points des débris confus ou des restes fiers encore de châteaux et de tours. Les sapins poussent très drus sur les pentes, ils descendent jusqu’aux abords mêmes de l’Arc. Mais partout où le soleil donne assez longtemps, les habitants des