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un peu l’austérité de ce bassin qui porte le nom de la Chambre, comme le chef-lieu du canton, bourg de 620 âmes, bâti à la jonction de plusieurs vallées. Les villages, vus du bas, sont riants et prospères, l’un d’eux montre une église violemment peinte à fresque, dans le goût italien ; celui-ci domine d’ailleurs dans la vallée : une partie des filles de familles pauvres vont en service à Turin et dans les autres villes piémontaises, y attirent leurs frères et déterminent ainsi un mouvement incessant avec le bassin du Pô. Il serait peut-être sage d’essayer de détourner vers Lyon et Paris cet exode qui entretient en Maurienne des sympathies pour l’Italie, au moins dangereuses en l’état actuel des choses.

Non seulement la Maurienne tend vers l’Italie, mais l’Italie vient en Maurienne. Quand, après avoir traversé une gorge, on débouche dans le deuxième bassin de la Chambre, près du chef- lieu, on aperçoit, non loin de la gare, une usine : c’est une fabrique de sole à coudre, installée par une maison milanaise.

Le bourg est pittoresque, les ruines d’une église, un cadre de belles hauteurs, des villages contrastent avec les étroites gorges d’aval et d’amont. Mais la roche schisteuse est grise et triste, de nombreux souterrains s’ouvrent au travers. Ici