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dèche[1]. Le culte réformé y possède une école protestante modèle.

Catholiques et protestants y vivent en excellents termes, ils ont fait de la petite ville un centre commercial considérable, surtout pour les blés, produits en abondance sur ces vastes plateaux, dont l’altitude varie entre 700 et 800 mètres, que le grand torrent de l’Ébron et ses affluents découpent à l’infini par leurs ravins qui sont parfois des abîmes.

Pour bien se rendre compte de l’aspect du Trèves, il fut monter au-dessus de Mens par l’ancienne route de la Mure, abandonnés à cause de la raideur de ses pentes. Du point culminant, le vaste bassin apparaît comme un immense hémicycle. De l’Obiou à la pyramide hardie du mont Aiguille, on voit se courber l’enceinte des montagnes : le Dévoluy aux sommets déchiquetés, décharnés, hérissés de pics ; entre le Dévoluy et les cimes drémoises de la Croix-Haute, une ligne de montagnes boisées. Puis c’est la chaîne régulière séparant le Trièves du Diois, assez boisée au-dessous des crêtes, plus bas verte de prairies et, à ses pieds, des deniers de moissons blondes. Au flanc de la chaîne court le chemin de fer de

  1. Voir, 11e série du Voyage en France, le chapitre : « La Genève du Vivarais ».