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Cependant le plateau d’entre le mont Obiou et le Drac prend peu à peu un aspect plus riche ; les villages de Cordéac et de Saint-Sébastien ont de belles cultures. Bientôt on les perd de vue pour s’engager sur un col schisteux d’où l’on arrive en vue de l’immense bassin vert du Trièves, circonscrit entre les hauts sommets du Dévoluy et les chaînes du Villard-de-Lans et du Vercors. Au milieu de ce grand bassin rempli de villages, s’étend une petite ville aux toits rouges, vers laquelle descend rapidement ma voiture, arrivée au terme de sa course.


Nous sommes à Mens. C’est une bourgade très propre, fort pittoresque par ses rues larges, bien entretenues, bordées de maisons où des mansardes abritent des poulies qui servent à monter le foin et la paille. Beaucoup de fontaines dans les carrefours. Une belle tour romane se dresse au-dessus de l’église.

La population de Mens est d’allure fort citadine ; elle est à moitié protestante, particularité assez rare dans ces contrées, les réformés y sont près d’un millier ; aussi est-ce le siège d’un consistoire embrassant dans la région une vingtaine de paroisses ; c’est pour l’Isère et les Hautes-Alpes ce qu’est Vernoux dans l’Ar-