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vivant, elle est même siège d’une académie, dite de la Val-d’Isère, qui a créé un musée et une bibliothèque, un de ses membres, M. Borrel, a publié sur les monuments anciens de la Tarentaise un ouvrage qui est lui-même un monument ; le club alpin y possède une section de Tarentaise, appelée sens doute à devenir influente, car les hautes vallées ont encore bien des cimes inexplorées.

Moutiers, qui mérite d’être citée dans les annales de la gastronomie, puisque Jean de Belleville, cuisinier du comte Veri et inventeur du gâteau de Savoie, est né à ses portes, aurait pu être aussi une ville industrielle si les abondantes sources salines de son territoire avaient continué à être exploitées ; mais, depuis 1866, on a cessé d’extraire le sel, les bâtiments s’en vont en ruine. Le voisinage des salines plus considérables de Lons-le-Saulnier et les marais salants de la Méditerranée ont ruiné cette modeste exploitation.

La petite cité est surtout aujourd’hui un centre militaire estival. Près du bâtiment où l’administration des forêts fait sécher les graines destinées au reboisement, on a édifié une belle caserne où tiennent garnison deux compagnies détachées de la brigade régionale de Lyon. En été, Moutiers est un des centres d’action du deuxième groupe