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Grâce à un herd-book fondé en 1889, la Tarentaise fournit en grand nombre, à toute la région rhodanienne, les sujets sélectionnés. Il est certain que ce commerce, considérable déjà, prendra un développement plus grand encore.

Aigueblanche, où j’ai rencontré, en route pour le marché, un groupe d’animaux de la race tarine, n’offre guère de sujets dans ses prés bas ; il faudrait aller sur les alpages pour en rencontrer, mais je verrai sans doute ces animaux en nombre quand je monterai à Bourg-Saint-Maurice.

Après le village, la vallée se resserre de nouveau, entre des rochers arides ; le chemin de fer le traverse en tunnel, la route s’élève sur leurs flancs pour descendre dans l’étroit bassin où l’Isère reçoit le Doron, à peine suffisant pour contenir les maisons de la gracieuse et mignonne ville de Moutiers, la plus petite de nos cités épiscopales, inférieure en population à Sées, à Aire et à Viviers.

Aux temps de la Savoie ducale, chaque vallée privée de communication avec ses voisines, car les routes étaient rares et mal entretenues, formait une sorte de petit État particulier possédant sa vie propre et surtout son indépendance ecclésiastique. Jusqu’à la Révolution, la Tarentaise était le siège d’un archevêché. Supprimé par la