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Pas de Briançon. La route borde la rivière, le chemin de fer passe en tunnel sous le village de Notre-Dame-de-Briançon.

Cet ancien défilé dont les défenses furent renversées par Catinat est encore assez important au point de vue des relations de village à village, à cause du pont sur l’Isère où viennent passer les ardoises extraites de nombreuses carrières et les produits des terrasses et des vallées supérieures : châtaignes de Pussy, petits pois de Celliers, beurres et fromages des innombrables chalets de la montagne. Au pied du farouche rocher de Briançon, le torrent de Celliers atteint l’Isère en précipitant ses eaux accourues d’une des gorges les plus profondes des Alpes.

Et la vallée de l’Isère s’élargit ; au-dessous de Petit-Cœur, village couronné par la tour d’un château en ruines, elle est ample et bien cultivée. Dans les parties les mieux exposées, la vigne prospère encore. Le bassin possède de nombreux villages, enrichis par la culture, par l’exploitation des ardoises et les pâturages des hautes croupes. Ce joli site alpestre, sorte de petit Éden à l’issue des âpres gorges de Briançon[1], a été rendu célèbre dans le monde savant par la découverte faite

  1. Il ne faut pas confondre ce Briançon de Tarentaise, avec la ville de Briançon dans les Hautes-Alpes.