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Bauges, en vue du pic majestueux du Grand-Arc dont la cime semble continuer la ligne des défenses militaires.

Le gros bourg de Grésy, au pied de hautes roches boisées, est encore sous le canon des forts qui défendent la jonction des deux vallées. Une des roches, la roche torse, est superbe dans son isolement. Il y a des vignes sur les pentes, mais les cultures sont assez chétives au fond de la vallée, où les marais couvrent en partie l’étroite plaine. La campagne devient plus riche près de Saint-Vital, village charmant, dominé par sa haute flèche. Les récoltes sont très variées : au premier plan des vignes, des taillis, des noyers, des prés dans les clairières ; plus haut des sapins, des pâtures ; sur la rive gauche le pays est plus pastoral, les montagnes sont plus hautes et boisées et montrent encore des coulées de neige.

À Albertville, le train rebrousse pour se diriger sur Moutiers, il fait un grand détour en vue du riant bassin où la ville s’étale entre ses collines couronnées de forts ; on passe près des casernes alpines et l’on franchit l’Arly au pied du pittoresque Conflans[1]. Nous voici en Tarentaise. L’entrée de la vallée est exquise. Sur chaque pente,

  1. Pour Albertville, Conflans et la haute vallée de l’Arly, voir la 8e série du Voyage en France, pages 179 et suivantes.