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loxéra. Ces vignes appartiennent en partie aux Baujus, ou habitants des Bauges. Privés de vignes dans leurs vallées situées à une altitude trop grande, ils ont acquis des vignobles chez leurs voisins de Montmélian, de Cruet, de Saint-Pierre-d’Albigny, de Grésy, jusqu’aux abords d’Albertville.

Saint-Pierre-d’Albigny surtout, où aboutit la principale route des Bauges, est le centre de cette sorte de colonisation des Baujus. Ce gros bourg entouré de nombreux hameaux groupe ses toits d’ardoises étincelants autour d’un clocher en forme d’oignon. L’ample bassin, dans lequel il est assis, regarde l’entrée de la Maurienne, sorte de couloir très étroit commandé par le fort d’Aiton, assis au bas du promontoire. Au-dessus, une route militaire, des batteries, le fort de Montperché, et, sur le sommet du Crépa, des batteries et des blockhaus s’étagent sur la crête étroite qui sépare les vallées de l’Arve et de l’Isère. Sur l’autre rive le fort de Montgilbert et ses batteries achèvent de maîtriser ce débouché vers les régions ensoleillées de Chambéry et du Graisivaudan.

On laisse cette gorge de la Maurienne en apparence si étroite et impénétrable, où s’engage le chemin de fer de Turin, pour continuer à remonter l’Isère, au pied des hautes crêtes des