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monticules isolés entre lesquels s’amassèrent les eaux. Une petite ville, Saint-André, et 16 hameaux, répartis entre 6 paroisses, furent détruits. 5, 000 personnes furent ensevelies. Une végétation souffreteuse s’empara de ce choc ; peu à peu, cependant, la vigne remplaça les broussailles ; le phylloxera a enrayé le mouvement de plantation qui aurait transformé la contrée, mais j’ai rencontré sur mon chemin plus d’un vignoble récent bien entretenu, montrant les propriétaires de celliers disposés à la lutte.

D’étroits chemins, régulièrement tracés, parcourent l’étrange région. J’y croise des groupes de femmes se rendant à la messe à Myans ; elles sont vêtues de robes sombres sur lesquelles tranche un foulard aux vives couleurs, une grande croix d’or pend au cou, c’est un signe de mariage, le croix et sa chaîne remplacent l’alliance ; pour coiffure elles ont un bonnet de dentelle noire aux reflets verdâtres.


Par le lac Clair et le lac des Pères, en suivant des chemins ombragés de noyers, je gagne Myans, dont, en mai, l’église est l’objet d’un pèlerinage célèbre au loin ; puis passant au pied des débris fiers encore du château de Chignin, entourés de vignes et de celliers, j’atteins la gare de Mont-