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vaux faits en secret ont, dit-on, rendu très puissantes ces fortifications d’opéra-comique d’un tragique caractère.

Le passage de l’Esseillon est comme une limite entre la région des pâturages et celle des cultures ; jusqu’à Modane toutes les terrasses sont travaillées. En ce moment on achève les labours et les semailles de seigle. Le bassin, enfermé entre de formidables aiguilles de rochers, doit à ces cultures des teintes fauves. Il faudra un an pour pouvoir récolter sur ces champs ensemencés dans les premiers jours d’août.

Le route, tout à l’heure suspendue très haut sur l’Arve, descend rapidement ; elle franchit le chemin de fer à 1,500 mètres avant l’entrée du grand tunnel et pénètre dans Modane, ville assez morne, formée d’une seule rue aux maisons peintes. Le mouvement est loin de là, à la gare, située à plus d’un kilomètre, à l’entrée du bourg de Fourneaux, centre moderne dont les maisons banales et neuves bordent la route. L’activité est grande à cause du chemin de fer. Les douanes française et italienne, les agences d’émigration et de transport, la garnison importante des forts qui gardent l’entrée du tunnel animent cette banale rue de faubourg.

Au hasard des coups de vent écartant les nuages