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des Alpes centrales. Qui en est maître, peut rapidement parcourir la vallée de Bardonnèche conduisant à Turin, c’est-à-dire dans les plaines du Pô. Cette vallée est arrosée par un affluent de gauche de la Doire-Susine ou Dora-Riparia. Elle est presque enveloppée par la crête des grandes Alpes, c’est-à-dire, depuis l’annexion de la Savoie, par la frontière française.

Abstraction faite des sinuosités sans importance, la crête enferme la vallée de Bardonnèche entre deux branches divergeant au pied du mont Tabor en formant un angle aigu et en se dirigeant l’une au sud-est, l’antre à l’est. Les parties du territoire français que ces deux branches séparent de Bardonnèche sont, pour la première le Briançonnais, pour le seconde la Maurienne.

De la crête de Savoie, entre les cols de la Roue et de Fréjus, où j’ai pu monter jadis, le regard suit toute la vallée de Bardonnèche et se heurte au delà de la Doire, au contrefort de l’Assiette. Dans les guerres des règnes de Louis XIV et de Louis XV, ce chaînon a été le théâtre de sanglants combats. Avec ma jumelle, malgré les cing lieues qui me séparent de cette puissante montagne, je découvrais nettement les batteries et les baraquements dont les Italiens l’ont hérissée.

Plus près, bien au-dessous, voici, serpentant