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parcourues par des bandes de troupeaux de Provence. Mais en cette partie de la Maurienne ces animaux sont surtout envoyés dans de véritables pâturages pratiquement exploités. M. Briot[1] présente la vallée de l’Arc, entre Modane et Lanslebourg, comme la partie des Alpes où la transhumance est le mieux comprise ; elle a surtout pour but de fournir l’engrais à toute la région des alpages :


Les règlements municipaux obligent les bergers provençaux à partager leurs moutons, dès leur arrivée, par troupeaux de cent têtes exactement, entre tous les habitants ; ceux-ci en restent chargés jusqu’au départ et le rôle des bergers qui les ont amenés se réduit à vérifier si les animaux sont bien soignés. On voit alors les moutons noircir de fumier toutes les propriétés particulières successivement du fond de la vallée au sommet des plus haut prés. Ce régime n’enrichit pas le communal, mais au moins améliore-t-il régulièrement d’immenses étendues de prés très élevés qui l’avoisinent et qui exercent d’ailleurs sur l’économie générale des eaux, par l’état serré de leurs gazons, une action bienfaisante[2].


Pendant la mauvaise saison, les moutons appartenant aux montagnards de Lanslebourg sont

  1. Études sur l’économie alpestre.
  2. Voir, dans la 8e série du Voyage en France, le chapitre consacré à la Camargue et aux moutons transhumants, pages 310 et suiv.