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maisons ont une vaste pièce souterraine où les habitants se rotugient l’hiver. Même l’hôtel Cimaz a pour salle de café une grande pièce carrée à demi enterrée, dont une moitié, planchéiée, sert aux consommateurs et l’autre, en sol naturel, est une étable où l’on abrite les vaches et les ânes : la chaleur naturelle de ces animaux donnera une température tiède. Nous voulons offrir ici une bouteille de vin de Maurienne à nos alpins, mais la mère Cimaz, honteuse de nous voir à l’écurie, se refuse à nous y servir ; elle nous conduit dans un petit salon en attendant l’achèvement d’un hôtel plus moderne. Il y aura bientôt à Bessans un café à l’instar de Modane ! Les gens en sont fiers à l’avance.


Nous avons quitté Bessans et sommes repartis au milieu d’une caravane d’âniers montant dans les chalets éparpillés sur le flanc de formidables montagnes dressant leurs cimes de roches de 3, 000 à plus de 3, 500 mètres, c’est-à-dire à 1,800 mètres au-dessus de nous : les Croix de don Jean-Maurice, le Chatelard, le Vallonnet (3,566 mètres). De ce côté on n’aperçoit que de minces ourlets de neiges et de glaces sur les cimes ; c’est le bord de glaciers nombreux et vastes s’écoulant sur l’autre versant dans le vallon de la Ro-