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brités de l’alpinisme. C’est un guide de vieille roche ; il a fait, en toutes saisons, les cimes et les glaciers de la haute vallée de l’Arc et de la Vanoise. Nous le trouvons chez lui, dans une maison semblable à toutes les habitations de Bonneval, où le rez-de-chaussée est en partie creuse dans le sol pour atténuer les froids de l’hiver ; les habitants s’y retirent avec le bétail dès les premières neiges. Le Greffier est très heureux de notre visite, mais il se plaint de cet été trop pluvieux : les touristes sont rares.

Nous lui souhaitons un peu de soleil et lui disons au revoir. Le fond de la vallée ne présente rien de bien curieux, même on ne voit pas les cimes neigeuses ; après de si grands horizons, le paysage paraît banal, malgré quelques défilés où le torrent est fort beau. Nos mulets ont la même impression, ils vont rapidement ; si on ne les retenait, ils prendraient le galop ; les braves bêtes devinent aussi que l’on va rentrer à Lanslebourg ; les alpins doivent presque courir pour se tenir près d’elles.

La vallée s’élargit, le fond de prairies mouillées à près d’un kilomètre entre le pied des montagnes. Au fond on aperçoit un village amplement assis dans la vallée, c’est Bessans, vers lequel se dirigent de petites caravanes fort amusantes qui me