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une prudence extrême, le chemin en apparence inaccessible pour eux.

À notre gauche, de hautes montagnes couvertes de neige et de glace forment l’horizon : c’est le majestueux massif italien de la Levanna. À droite ce sont aussi des glaces et des neiges éternelles, mais moins étendues. Elles finissent sur des pentes désolées au pied desquelles la verdure apparaît peu à peu. C’est le val de Lenta, assez ample, où les chalets sont nombreux. Brusquement la pente s’accentue, on domine une vallée où court un gros torrent, entre eux berges boisées. Il y a ici des arbres, des sapins, des mélèzes. Un village est assis au bord du torrent : Bonneval-sur-Arc.

En quelques instants nous avons atteint le chalet-hôtel construit en amont du village par la section lyonnaise du Club alpin. Le mauvais temps en a chassé les touristes, mais le cuisinier ne nous en improvise pas moins un excellent déjeuner, auquel nous faisons honneur. Nous n’avons pas mis trois heures et demie pour traverser le massif de l’Iseran ; le sergent alpin est émerveillé de voir ainsi marcher des « Parisiens ».