Page:Ardouin-Dumazet, Voyage en France 10,1897.djvu/18

Cette page n’a pas encore été corrigée

s’ouvre une longue rue aux toits de tuiles brunes, à laquelle on accède par une porte.

La vie est au dehors de la cité féodale, sur les routes dessinant un boulevard, où s’ouvrent les auberges. Les femmes vont à la messe, les hommes entrent au café boire une chopine de vin. Cette population est d’aspect paisible, les physionomies sont placides et franches.

Des Marches, on descend, par d’étroits chemins, vers un paysage singulier. Au-dessous du Granier on voit se profiler ou se dresser une série de monticules allongés ou aigus, couverte de vignes et de petites habitations. En quelques minutes on atteint une jolie nappe d’eau claire, encadrée de grands roseaux, dentelée de petites péninsules. C’est le lac Saint-André. Le mot lac est un peu ambitieux pour cette jolie vasque, et pourtant le Saint-André est très grand auprès des petites conques que je rencontre à chaque pli du terrain. On est ici dans un dédale de monticules couverts de vignes, semés en désordre au pied des monts ; entre chacun d’eux, bordé d’une épaisse végétation aquatique, s’étend un joli réservoir d’eau pure, ce sont autant de « lacs » pour les gens du pays. Beaucoup ont à peine dix mètres de largeur.

Le nalu vert Obéron les boirait d’une haleine.