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ce dernier village, encore un de nos compagnons doit-il descendre en route pour faire l’ascension du mont Pourri. Il est muni de cordes et d’un piolet superbe : cela nous humilie un peu, nous n’avons que nos bâtons ferrés à opposer à cette tenue d’alpiniste sérieux.


Il est sept heures déjà quand nous quittons Sainte-Foy pour gravir les flancs de la gorge de l’Isère. La rivière est ici un torrent bleu, courant de rapide en rapide, entre des pentes couvertes d’une végétation puissante. Les prés sont ombragés ou plantés de noyers, d’érables, de frênes, de merisiers et de peupliers. Des contreforts du mont Pourri descendent des cascades étincelantes. Par de grands lacets, la route s’élève maintenant contre un massif de roches schisteuses hérissé de sapins et de mélèzes et débouche dans le gros hameau de la Thuile, presque aussi vaste que Sainte-Foy, bâti dans un petit bassin de prés et de cultures. La route s’engage dans un défilé plus étroit, boisé de sapins, où elle a été frayée au moyen de jolis tunnels. L’ancien chemin passe plus haut, au-dessous de la cascade abondante du ruisseau des Clous, accouru du glacier de Planchamp. Sur un rocher est une chapelle d’où descend une procession. Les enfants de chœur en