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opposées dès les premiers jours de la mobilisation.

Je ne sais si l’occasion me sera fournie de revoir à la frontière les alpins italiens, mais, en m’en rapportant à mes souvenirs, les nôtres ont bien meilleure tenue. À mon sens, on a beaucoup trop surfait les alpini. Je les ai rencontrés sur plusieurs points, il m’a paru que leur allure était fort nonchalante, comparée à celle de nos bataillons. J’en parle sans parti pris ; n’ayant vu jusqu’alors de l’armée italienne que les troupes de l’intérieur, j’avais trouvé les bersaglieri de fort crânes troupiers, l’infanterie m’avait semblé bien supérieure à l’idée que nous nous en faisons. Ces fantassins italiens ont bonne apparence, n’était le costume on les trouverait de tout point semblables aux nôtres. Après ces impressions premières, en somme très favorables à l’armée italienne, j’ai rencontré les alpini. Il y a trois ans, à Turin, où je n’avais pu arriver qu’à la fin de la revue de clôture des manœuvres, j’eus la bonne fortune de voir revenir, par les avenues de la ville, un bataillon, musique en tête. Malgré le costume, malgré la longue plume au chapeau, ces montagnards n’avaient pas l’aspect hardi qu’on leur prête volontiers. Quand le pas de parade des revues est abandonné, on est en face de