à attirer la foule ; elle a dans ses gorges, dans le beau lac de la Girotte, dans ses pâturages, tout ce qu’il faut pour retenir longtemps le visiteur,
Les pâturages sont la richesse de ce pays ; actuellement ils sont peuplés au détriment de la vallée. Quand le moment de monter aux alpages est venu, les habitants emportent avec eux tout leur mobilier, jusqu’aux poules, même s’ils doivent rester là-haut quinze jours seulement. Nous allons traverser ces pâturages. J’avais un instant songé à redescendre à Albertville pour gagner Aime et Bourg-Saint-Maurice par Moutiers, mais il sera plus intéressant de parcourir cette zone pastorale dont M. Brio fait le type des exploitations bien conduites[1].
La route sera longue, nous voulons coucher ce soir à Bourg-Saint-Maurice ; aussi louons-nous une voiture pour aller à Roselend, où nous trouverons un mulet pour monter nos bagages au col.
Malgré le temps menaçant, nous avons eu la bonne fortune d’atteindre Roselend sans pluie, même les nuées se tiennent assez haut pour nous permettre de découvrir toute l’étendue des pâturages que j’avais l’intention de traverser. Ces pâturages ou plutôt ces alpages, comme on ap-
- ↑ Études sur l’Économie alpestre.
