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sombres au milieu des prés d’un vert doux. Sur les pentes bien exposées ondulent des champs de lin, d’avoine et de trèfle. Au fond, au delà des chalets d’Accanière, une belle cascade tombe d’un rocher.

Le chemin, devenu simple sentier de mulets, descend dans le vallon ; nos montures traversent un plan de prairies et franchissent le Nant rouge sur un pont de bois édifié dans ce cirque presque sinistre, où le Nant, mot qui signifie torrent comme Doron, Dranse ou Foro, arrive en se précipitant par de hautes chutes.

C’est le Plan Dernier. Il y a quelques pauvres chalets de bergers ; plus loin, à Couvetent, une scierie, des masures bordent un ruisseau. Ce sont les dernières habitations d’été ; désormais le sentier contourne par les bois et les rochers la montagne régulière de Chart du Beurre, haute de 1,902 mètres, et aboutit sur un plateau où l’on trouve avec surprise une petite chapelle et d’assez vastes baraquements, vides en ce moment. Ils ont été établis où réparés au mois de juin pour servir de cabarets, d’auberges et de magasins. Là se tient, chaque année, le 22 juin, une foire célèbre dans tout le pays, de la vallée de l’Arve à la vallée de Beaufort. Les populations célèbrent ainsi le retour du bétail dans les hauts pâturages.