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troupes entraînées à ces opérations en pays accidentés, à de hautes altitudes, parfois parmi les neiges et les glaces. Pendant son passage au ministère le général Billot projeta l’organisation des troupes alpines, mais l’honneur de cette création devait revenir au général Ferron. Il désigna douze bataillons de chasseurs, sept au 14e corps, cinq au 15e, pour se rendre dans les Alpes à la première alerte. Peu à peu ces bataillons furent portés à 6 compagnies chacun, ils reçurent une batterie d’artillerie et une section du génie. Le bataillon ainsi complété forma une sorte de petite armée aux ordres d’un commandant ou d’un lieutenant-colonel. On donne au chasseur un costume approprié à son rôle : le béret au lieu du képi, la vareuse à grand col au lieu de la veste, un pantalon très ample enfermé sur le mollet dans des bandes de drap, des souliers napolitains très solides ; il fut muni d’un alpenstock pour escalader ou descendre les pentes. Même, lorsqu’on osa s’attaquer aux névés et aux glaciers, on dota chaque homme d’une raquette pour marcher sur les neiges molles.

Les soldats ainsi entraînés furent en outre employés à améliorer les moyens de communication. Je ne connais rien de plus saisissant que la vie militaire en août-septembre dans les hautes val-