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LE LIEUTENANT MARQUISET.


I


Gaston Marquiset était lieutenant de la compagnie franche de la Haute-Saône, compagnie formée par la Société de tir de Luxeuil qui, en 1866, à la suite des affaires du Luxembourg, avait reçu, par décret impérial, un semblant d’organisation militaire.

S’il est vrai que tant vaut le chef, tant vaut la troupe, il faut aussi qu’à la tête d’une troupe de composition spéciale se trouvent des chefs ayant les aptitudes nécessaires pour la bien commander.

Parmi les sous-officiers de la compagnie on peut citer :

Sergent-major : de Lisac, président du tribunal de Lure ;

Fourrier : Griffond, juge du tribunal de Lure ;

Sergents : Ferrand, procureur à Pontarlier ; Gevrey, substitut du procureur général à la Réunion ; Elliot, ingénieur des mines à Ronchamps.

Parmi les simples fusiliers de 2e classe :

Le capitaine en retraite Magny, âgé de plus de 60 ans ;

Le docteur Gevrey, conseiller général, père du sergent Gevrey ;

Bourdault (de Vesoul) ;

Le vénérable vétéran Tuaillon, qui lui aussi avait depuis longtemps dépassé la soixantaine ;

Les deux jeunes Ménard, dont l’ainé fut reçu à l’École polytechnique en 1872.

À ce noyau, emprunté à la Société de tir de Luxeuil, vinrent s’adjoindre des volontaires du pays, trop âgés ou trop jeunes pour être appelés par la loi à faire partie de l’armée active, ouvriers des champs ou artisans, presque tous chasseurs et excellents tireurs.

Leurs chefs nommés par décret étaient :

Le capitaine de Perpigna, maire de Luxeuil ;

Le lieutenant Gaston Marquiset.

Gaston Marquiset ne fut pas seulement le lieutenant de sa compagnie, il eut à en exercer le commandement pendant une courte absence du capitaine et à différentes reprises fut chargé