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LE CORPS FRANC DES VOSGES.

Les Prussiens cédèrent devant cette attaque, évacuèrent le village en flammes et une vive fusillade s’établit par-dessus les maisons de deux hauteurs opposées. La nuit étant arrivée, les tirailleurs furent rappelés, et les troupes formées en ordre parfait, après avoir envoyé à l’ennemi les deux derniers coups de mitraille qui nous restaient, nous descendîmes à Glay, sans être inquiétés et couverts par une compagnie d’arrière-garde.

Les six compagnies qui avaient soutenu le choc à Abbévillers avaient montré une grande ténacité, avaient perdu 53 hommes tués ou blessés laissés sur le terrain. Le capitaine Godard avait eu son lieutenant tué, le brave Ferrier, cité les jours précédents pour sa brillante bravoure. Les capitaines de Perpigna, Hoffbourg, Cottin avaient parfaitement dirigé leurs hommes au feu. Le capitaine Grillet nous rendit les plus grands services par la rapidité de sa marche depuis Glay, et par la belle attitude de sa compagnie marchant à l’attaque en ligne de tirailleurs[1]. Le lieutenant Mar-

  1. La section du lieutenant Mansuy marchait en tête. Cet officier fut proposé pour la croix par le colonel Bourras ; cette proposition n’a pas été suivie d’effet. M. Mansuy, aujourd’hui inspecteur principal