Page:Ardouin-Dumazet, Le colonel Bourras et le corps franc des Vosges, 1893.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
62
LE CORPS FRANC DES VOSGES.

trouble s’emparait des compagnies de la gauche, qui purent enfin être ralliées à 800 mètres en arrière, grâce à l’énergie des officiers qui, le colonel en tête, mirent à la main sabre et pistolet pour faire reformer les pelotons.

En ce moment arrivaient en bel ordre la 5e et un peu après la 6e compagnie.

Les deux compagnies des Pyrénées descendirent par les Fourneaux sur Meslières pour protéger la retraite par Glay, et pendant que les compagnies se formaient sur deux rangs pour former les soutiens, la 5e se déployait tout entière en tirailleurs, appuyée sur sa gauche par une section de la 16e et soutenue en 2e ligne par la 3e. Pendant les préparatifs faits sous le feu de l’ennemi, nous apercevions une colonne prussienne à Roche prête à nous fermer la retraite si elle s’emparait de Blamont. D’un autre côté, nous ne pouvions en plein jour battre en retraite et traverser le ravin de Glay en présence d’un ennemi à nos trousses. L’ordre de marcher en avant fut donné, et les compagnies déployées en tirailleurs au son des instruments et de chansons patriotiques se précipitèrent avec le plus grand entrain sur Abbévillers.