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LE CORPS FRANC DES VOSGES.

du ravin. Arrivée à la lisière de la forêt, à 50 ou 100 mètres du village, elle fut assaillie par une fusillade nourrie partant des maisons et du retranchement à laquelle elle répondit bravement.

Le combat dura jusqu’à la nuit et la compagnie rentra à Abbévillers ramenant 6 blessés dont 1 fort gravement.

Pendant le combat se passait un épisode qui faillit prendre une certaine importance. Dans la matinée, quelques bons tireurs avaient demandé la permission d’user quelques cartouches contre des groupes ennemis qui se montraient à un millier de mètres.

La permission leur ayant été accordée, ils en avaient profité pour démonter un cavalier en sentinelle, et cette escarmouche semblait terminée, lorsqu’un Polonais de la 6e compagnie, le nommé Brozowski, sortit en rampant et, s’approchant du poste ennemi par bonds et en poussant des cris sauvages, se mit à tirer d’une façon probablement fort gênante, car le poste ennemi sortit rapidement et allait s’emparer de notre homme qui venait d’avoir le bras fracassé d’une balle, quand les francs-tireurs, qui regardaient la scène des premières maisons d’Abbévillers, sortirent préci-