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LE CORPS FRANC DES VOSGES.

faire tous leurs efforts pour l’occuper. À peine y arrivaient-elles qu’une colonne de 700 à 800 Prussiens, précédée d’un détachement de cavalerie, sortit de Croix et s’avança sur Abbévillers.

La 2e s’embusqua dans les premières maisons et la 7e à sa droite en dehors du village, la 4e à sa gauche dans le cimetière. Cette dernière compagnie, assaillie avant d’arriver à son poste, ne montra pas une énergie suffisante.

Le feu s’engagea immédiatement. Les Prussiens mirent 3 pièces en batterie sur une petite éminence entre Croix et Abbévillers et à mille mètres de ce dernier. La 2e compagnie continua le feu sur l’infanterie. Le capitaine Salmon concentra le feu de ses tirailleurs sur les pièces ennemies qui durent reculer sur la lisière du bois. La 2e et la 7e se retirèrent lentement en faisant feu jusqu’au Rombois et de là sur Glay[1].

  1. À la date du 11, le capitaine de la 15e écrivait : « Je suis bien pauvre en effets (pantalons, vareuses, souliers surtout), j’ai beaucoup de monde qui marchent pieds nus. Ces braves gens s’estropient et quelques-uns déjà ont été forcés de rester en route. Je me recommande à vous pour tâcher de soulager cette misère le plus possible. J’ai beau répéter que nos pères se battaient en 93 sans souliers ni sabots. Cela ne guérit pas leurs maux et il leur faut une bien grande force de volonté pour marcher quand même. Je ne remarque cependant pas de murmure, etc. » (Note du colonel Bourras.)