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LE COLONEL BOURRAS

sion, tâche impossible, mais au moins de l’entraver, afin de retarder l’heure de l’investissement de Paris. Des officiers furent envoyés dans les Vosges, pour prêter leur concours au préfet George[1] et au général Cambriels qui s’efforçaient de grouper les corps francs, les mobiles, les dépôts de régiment et les échappés des batailles livrées en Alsace et en Lorraine. Trois d’entre eux, les capitaines du génie Varaigne, actuellement général commandant la division des Vosges, Bourras et le capitaine d’artillerie Schædlin, arrivèrent ensemble.

Bourras fut chargé d’organiser les bandes réunies en compagnies de francs-tireurs ; Varaigne et Schædlin furent mis à la disposition du général Cambriels, commandant de l’armée des Vosges. Le second devait tomber peu après, à la malheureuse bataille de la Bourgonce.

Bourras, à la vue des hommes qu’il avait à commander, fut pris de découragement. Ce soldat habitué à mener une compagnie disciplinée, dans un corps d’élite, désespéra un instant de tirer parti de ces adolescents, de ces paysans, de ces citadins groupés d’une façon disparate, mal armés, à peine vêtus. Cependant il ne voulut pas abandonner sa tâche sans l’avoir tentée.

  1. Actuellement président de chambre à la Cour des comptes.