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LE COLONEL BOURRAS.

première partie, notice qui nous a paru être le complément nécessaire de ce petit livre.

Le rapport nous a paru mériter l’impression, au moment où l’on inaugura la statue de Bourras dans son bourg natal. C’est une œuvre absolument impersonnelle, dans laquelle le chef du corps franc des Vosges s’est effacé avec une modestie et un désintéressement qui complètent cette belle figure de soldat.

Je n’ai pas eu l’honneur de marcher sous les ordres du colonel Bourras pendant la campagne. La compagnie dont je faisais partie — francs-tireurs du Rhône attachés comme éclaireurs à la division Cremer, puis au 24e corps — ne fut versée au corps franc des Vosges que plus tard, quand, après avoir réussi comme celui-ci, au prix de dangers et de fatigues inouïs, à échapper à l’internement en Suisse, elle put gagner Gex et enfin Lyon.

Mais, à la division Cremer, nous avions contact fréquent avec le corps franc des Vosges, nous avions appris à apprécier l’ardeur et le courage de ces camarades. Dans les villages où ils avaient passé, les habitants faisaient l’éloge de leur discipline, et ne parlaient de leur chef qu’avec une véritable vénération.

Au mois de février, nous fûmes incorporés au corps franc, à Trévoux. Le colonel Bourras vint voir nos deux compagnies, accompagné du capitaine Pistor qui avait à peine vingt ans et qui devait reprendre, à l’École