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parties d’une peau. Avant de procéder à la coupe, il faut faire le dollage, c’est-à-dire étendre soigneusement le cuir de façon à ne pas en perdre la moindre parcelle ; chaque peau doit fournir les deux faces du gant, les débris doivent donner le pouce et la fourchette. On nomme ainsi la partie contenue entre les doigts. La coupe est la partie difficile, artistique du gant, pourrai t-on dire ; de cette coupe en forme de carré long, devant donner une peau bien homogène, dépend la qualité. Jadis elle se faisait à la main, un ouvrier produisait à grand’peine 6 paires par jour ; M. Jouvin, à qui l’industrie grenobloise doit tant de progrès, inventa la main de fer qui, mue par le balancier, peut donner jusqu’à 100 douzaines par jour.

Malgré l’invention de la machiné, il y a encore un certain nombre de coupeurs à la main. Le chiffre total d’ouvriers des deux catégories est de 2,600 dans la ville et 1,500 dans les environs. Les boutonnières sont frappées, et les broderies indiquées au moyen de machines très ingénieuses.

En sortant de chez le coupeur, le gant est remis aux ouvrières chargées de la piqûre. Les machines, je l’ai déjà dit à propos de Saint-Pierre-de-Chartreuse, remplacent peu à peu la main de la femme ; on n’évalue pas à plus de 2 p. 100 le nombre des couseuses à la main ; malgré cette in-