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Chez M. Jay, la plus grande partie du rez-de-chaussée (l’usine comprend 4 étages) est occupée par les magasins de triage ; les trieurs, vêtus de longues blouses blanches, examinent avec soin chaque peau au point de vue de la force, de la qualité et de l’aptitude à la coloration. On peut dire que le triage est l’opération fondamentale de la ganterie.

Les peaux ainsi choisies sont envoyées à l’un des 25 teinturiers grenoblois ; elles en sortent pour aller chez le palissonneur, qui leur donnera le grain et la finesse.

Les peaux destinées à faire les gants de Suède subissent une sorte de raclage qui leur donne leur aspect velouté et leur extrême souplesse.

Les peaux, une fois teintes, reviennent alors à la ganterie, où elles subissent un nouveau triage qui permet de déterminer le nombre et la qualité des gants que chacune devra donner. Les ouvriers trieurs reçoivent les indications relatives aux commandes, et suivant celles-ci, font choix des peaux qui pourront y faire face. Pour chaque peau et pour chaque paquet de peaux l’ouvrier coupeur reçoit à l’avance l’indication du nombre de gants qu’il doit en tirer.

Le coupeur est un artiste en son genre, car il doit utiliser avec le plus grand soin toutes les