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grottes de la période de l’élan (dans le sud de la France) sont les plus anciens dont on ait connaissance, et il est presque inutile d’ajouter que la manufacture de gants est aujourd’hui une des principales industries de la région. Que diraient ces antiques habitants s’ils revenaient à la vie et qu’on leur montrât un gant moderne et les procédés multiples par lesquels il passe avant d’être l’article élégant et fin que l’on porte à l’église ou à la cour, au théâtre ou au bal ! »


Si j’ai placé entre guillemets ce curieux passage, c’est que je l’ai fait traduire d’une brochure anglaise sur la fabrication du gant de Grenoble, fort bien faite d’ailleurs, mate évidemment mise au point pour attirer l’attention de lecteurs anglo-saxons. Lorsque l’avocat des Plaideurs s’attire l’avertissement du juge : « Passons au déluge ! il est évidemment bien au-dessous de ce petit morceau de préhistorique économie sociale.

La même notice veut bien nous dire presque aussitôt que Grenoble n’avait pas encore de gantiers inscrits au Bottin, pendant l’âge du renne. Elle nous apprend qu’au XIIe siècle seulement on eut l’idée d’employer la peau de chevreau à la confection des gants. Or, les chèvres étant, de-