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sines, des diligences, dos omnibus, des fourgons de toutes tailles. Cinquante villes, bourgs ou villages ont des services de voitures pour Grenoble, quelques entreprises circulent de demi-heure en demi-heure. Malgré les chemins de fer, de vastes breaks, d’immenses coachs s’en vont aux environs à grand bruit de grelots et de claquements de fouets. Tout cela part de la « Grenette », mêlé aux « cars Ripert », aux omnibus de gare et d’hôtels, dans un tohu-bohu réjouissant. Aucune autre ville en province n’offre un tel spectacle.

Ailleurs, la vie se fait plus calme, plus élégante aussi ; la vaste place de la Constitution avec ses jardins nombreux bordés de palais qu’envieraient de très grandes villes : Musées, Facultés, Quartier-Général, Préfecture, est délicieuse pendant les chaleurs, grâce à ses pelouses et à ses fontaines ; le soir, la place Victor-Hugo, plus monumentale encore, attire la foule dans ses cafés ; sur le trottoir des orchestres s’installent et se font entendre, jusque bien avant dans la nuit.

Au Jardin de ville, ce vieux jardin si français d’allures, avec ses parterres corrects, ses balustrades et ses vieux hôtels, la foule se presse encore autour des musiques militaires ou des sociétés locales. Partout, à flots, la lumière électrique, partout l’eau courant dans les ruisseaux, jaillis-